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Antxoka space
16 décembre 2007

L'automne battait son plein 5 et fin

    S’il faut que nous vivions ce genre d’expérience pour réussir dans la vie, j’aurai toujours un goût amer. La fin de l’automne était proche, et je m’en rendais compte, les feuilles multicolores d’il y a quelques semaines étaient à présent par terre, toutes, certaines dans des sacs, soufflées puis aspirées par des cosmonautes du parterre, d’autres s’étaient envolées un peu pour retomber chez le voisin, quelques unes étaient déjà en décomposition mélangées à un peu de pluie d’hier, et de terre d’antan. Une autre semblait avoir voyagé sous la chaussure d’un passant. J’en enlevai une coincée vers l’essuie glace gauche, elle avait dû tomber cette nuit. J’avais froid malgré ma veste. Le ciel était tellement glacé que le vent semblait bleu. Il était 13h55, je venais de glisser quelques dernières consignes à mon assistante en lui disant qu’elle pouvait me joindre à tout moment sur mon téléphone portable professionnel… Je faisais à présent tout pour me rendre important et crédible aux yeux de tous, je trouvais ça ridicule, seulement c’était obligatoire pour progresser dans le théâtre de la carrière professionnelle. En même temps, j’en avais tellement rien à faire, à moins que je n’eus été en train de me prendre au jeu. Je partais de Lyon Saint Exupéry pour Toulouse, puis Lannemezan demain matin. L’hôtel était minable, oui, je devenais difficile. La route était magnifique, oui, je commençai à aimer les déplacements professionnels ! Au restaurant, le soir, j’avais pris un gros menu, je n’avais pas tellement faim, mais je pouvais faire une note de frais, sauf qu’ils me refusèrent la carte American Express, je dus faire l’avance avec ma visa… d’ailleurs je me disais qu’une Gold MasterCard serait plus appropriée à ma vie actuelle. Chez Hertz, au moment de louer une voiture, ils me dirent de prendre la carte Gold Hertz qui devait être gratuite pour moi, comme ça, ça m’évitait de faire la queue. En parlant de carte, j’avais pris un paquet de fois l’avion, je pourrais sûrement prendre la carte Air-France pour avoir des points pour pouvoir me faire des voyages personnels moins chers. Au péage de Lannemezan après une nuit dans cet hôtel approximatif et une heure dix de route, ils me refusèrent ma carte également ; décidément, quel pays non-civilisé ! Ce matin à 9h, à l’entrée de l’usine, j’étais fier avec mon casque de chantier et mon cahier, je parlais fort et distinctement. Un peu plus tard j’exigeai un câble réseau pour me connecter. Le fournisseur nous paya, à Daniel Eric et moi, un restaurant sympathique. Merci, enfin, bon, c’est normal, c’est un fournisseur. Je repartais au bout d’un jour et demi vers Lyon, pressé. Je déposai ma valise au pied de l’avion pour ne pas avoir à attendre le tapis roulant comme tout le monde, je ne suis pas un touriste, je commence à avoir l’habitude. Quand l’hôtesse me dit : « place 12A au milieu à droite », je lui répondis « Merci » avec dédain en me demandant pourquoi elle disait toujours ça alors que c’est écrit. Je lisais « Le Monde » au décollage. Je demandai à l’hôtesse si je pouvais avoir un café en plus d’un jus d’orange. Sans presque en avoir envie. Je rallumai mes deux téléphones portables, j’avais un message, un mms, le ciel froid sur la Bastille, suivi de quelques bisous bleus lumineux. Je revins à la réalité grâce à ces mots simples. Je me dégoutais, j’étais presque de droite ! J’étais presque dans le moule, j’étais presque blasé et déjà con. L’automne méritait bien une pause et moi aussi et surtout un retour très intensif auprès des gens normaux, pour qui le bonheur consiste en quelques bisous, une jolie lumière, une petite chanson, même trop entendue, j’avais besoin de mes amis et de ma famille. Cette secte industrielle n’en finissait pas de tenter de m’arracher et de me clonifier aux autres, voire de me numériser, je ne sais pas en quoi ça consiste mais c’est surement approprié. La fin de l’automne battait son plein. Non, je ne serai jamais crédible, je le jure ! En tout cas pas avant l’hiver…

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Commentaires
L
Quelque chose me dit que le printemps sera bientôt là... Si Antxoka ne dégèle pas... ;)
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J
Quelque chose me dit que l'automne c'est bientôt fini !
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J
Je te lis et te relis et je trouve ça ...épatant n'est pas assez fort !
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L
Rolala... si il suffisait d'un joli mms plein de bisous luminescents pour virer sa cutie politique à gauche toute... <br /> Digression d'actualité: une fille intelligente comme Carla Bruni doit savoir envoyer des mms... on est peut être sauvés... ;)
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