Pardonnes-nous nos offenses mais délivre-nous du mal !
Mon patron glisse une phrase et je lui dis « amen »
Que ce qu’il dise soit faux, inutile ou sans gène
J’ai peur d’être mal vu si jamais je dis non
Alors je baisse la tête, la fierté, a quoi bon ?
Je débranche le matin mon orgueil inutile
Je n’en n’ai pas besoin, comme mon cerveau futile
Nourrit de faux espoirs, mon corps bouillonne de haine
Mon chef peut être pire, je lui redis « Amen »
Ma copine me menace de partir avec Ben
Elle nous laisse comme des cons, mes larmes et ma peine
Mais je baisse la tête, la fierté à quoi bon ?
Je débranche mon cerveau, et mon cœur, comme un con
Elle ne m’aime plus c’est sûr, ça doit pas être facile
Je comprends son point de vue, la vie est difficile
Qu’elle dise des mensonges, ou des paroles obscènes
Je reste assis par là, sans révolte, et « Amen »
Je regarde les infos à la télévision
Le monde n’est pas très beau, et les gens sont si cons
Entre les jeunes hurlants, les violeurs, les banquiers
Les hommes politiques, les malades, les décrets
J’ai une boule dans mon ventre, qui ne cesse de grandir
Je veux aider les autres, les empêcher de détruire
Mais demain parce que là, entre ma copine et mon chef
Je n’ai pas le cœur à ça, en plus j’ai pas la pèche !
Alors je baisse la tête, réagir, à quoi bon ?
Il y a trop de problème et moi chui qu’un pauvre con
Regarde d’ailleurs même ma copine ne veut pas de moi
Mon chef lui par contre à tout cqu’il veut de moi
Et là haut le seigneur, ce n’est plus envers toi
Mais ça n’a pas changé je dis toujours amen
Ou inch allah parfois, ça change un peu la rengaine
Et si je cris un jour, ce sera pour tout ça
Et si je cris un jour, ce sera contre moi
Et si je cris un jour ce ne sera pas Amen
Pardonnes-nous nos offenses mais délivre-nous du mal !
Ce sera, un jour, si je crie, de la haine !
Rahhh
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