Le bal des cons 3 / 4
En fin de compte dans mon village, il y a 15% de gens qui votent FN à chaque élection. Et ceux qui ne votent pas FN sont des racistes qui ne l’assument pas. A deux ou trois pourcent prêt, personne n’a vu un étranger depuis sa classe de mer à Bandol à l’Ecole primaire. A part la famille de Karim, dont le père est Ingénieur chez HP, alors vous voyez… - Ca fait toujours du bien de préciser le boulot du père de Karim, bien que ce Karim soit en fait un personnage totalement inventé… Alors parler du métier de son père c’est complètement débile, enfin bon, j’ai décidé de décrire un «Le bal des cons », il faut bien que je le fasse. En tous cas, ça fait toujours son petit effet dans les histoires, de décrire un étranger qui gagne plus que vous ! Car Oui, le père de Karim gagne plus que vous, et Non, il n’a pas la nationalité Française. J’essaye d’éveiller en vous votre coté « con comme dans mon village ». Je souhaite au fond de moi que ça ne suffise pas. (Il gagne 4200€ brut par moi, et en plus, avec ses 6 enfants dont Karim, il touche plein d’aides…Alors ça marche ???) - Le bal des cons a toujours un grand succès. Ma sœur était vraiment habillée comme une prostituée. Quand je lui dis, elle me rétorqua « Et toi tu te crois malin avec ta chemise des années 90 à la « Boris soirée disco » et ta perruque de gros mytho ! » ça ne voulait rien dire mais fit son petit effet sur moi. Je me regardai dans un miroir :
- Cool ! Linda ?
- Cool, me dit-elle !
Marcel c’est ce genre de paysans comme on ne les aime pas, ce n’est pas le genre de paysans comme le furent nos grands parents (forcément tous les autres sont cons et nous on est les meilleurs dans la famille, d’ailleurs mon père le dit souvent), non, lui, Marcel, il est con. Il est toujours au milieu de la route avec son tracteur à 10 francs (1,524€). Que son tracteur aille doucement passe encore, mais qu’il soit toujours sur la route quand on passe ! oh mais oh ! Il n’a pas de champ ce paysan là ? En fait si, ce paysan se lève tôt le matin, il fonce chercher le journal avant que le bureau de tabac n’ouvre, parfois même il réveille la grosse vache de gérante en tapotant délicatement au carreau de l’appartement d’a coté. Marcel (vous me direz j’aurais pu choisir un autre prénom pour le paysan, mais comme dans toutes les histoires, les paysans éventuels s’appellent Marcel, je n’ai pas voulu vous désorienter afin que vous compreniez tout de suite le personnage) et la grosse vache c’est toute une histoire… tout le monde dit que depuis (et même avant) que son mari « n’ait décédé », car on dit comme ça dans le village, elle couche avec Marcel. Toute la rumeur est partie de Jean, qui voulait aussi le journal de bonne heure et qui se fît littéralement jeter dehors par La grosse vache du bureau de Tabac. Il fît donc courir cette rumeur. Personnellement, j’adhère plutôt, comme la version des gens du club belotte, que c’est Jean qui s’est fait jeter par la grosse vache (personne ne connaît son nom) et vexé, a calomnié Marcel. Qu’est ce qu’ils lui trouvent à la grosse vache qui dit jamais ni bonjour ni merci ? Ou bien trop bonjour et quinze fois merci c’est selon. En plus elle a des yeux tout endormis, globuleux, met 12 ans à rendre la monnaie. Ma foi, peut être qu’elle est au goût local. Moi je préfère Linda malgré ses lunettes d’intello et son prénom de pouf. Ce n’est pas de sa faute à elle si ses parents son cons ! Tiens d’ailleurs, ils sont à la table avec les miens. Mais les miens leurs tournent le dos ! ouf, la honte !
Alors notre Marcel, bourru, barbu, fourchu, se promène en tracteur avec toujours, un verre de blanc de trop de la veille et un verre de blanc de trop du matin et fait chier le monde au milieu de la route au lieu d’aller dans le seul champ « cultivable » qu’il lui reste après qu’il ait vendu ses terrains à prix d’or à tous ces bourgeois de la ville d’a coté. Là, il est accoudé au bar et gueule comme un putois que le maire est con parce qu’il ne veut plus que le camion poubelle monte le chemin de son lotissement et que du coup, lui et son grand âge doivent descendre les poubelles jusqu’au croisement tous les lundis matin. L’hiver, c’est très glissant et dangereux. Le maire lui a déjà répondu mille fois que l’organisme qui gérait le ramassage ne passait que sur les routes communales et que si le chemin du lotissement appartenait à la copropriété, le camion poubelle ne devait pas y passer. Avec sa grosse voix de Maire de quatrième mandat, il lui avait dit : Marcel, je ne peux pas faire d’exception, même pour toi tu comprends » Ce à quoi Marcel avait répondu avec sa voix trop en colère et trop alcoolisée : « Et pour le permis de construire du père Guillou, tu n’as pas fait d’exception peut être ? Après ça se veut ‘Divers Gauche’, mon cul !! » Il avait conclu en marmonnant un truc de paysan bourré.
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)